Avec près de 16.000 participants venant de 132 pays, la grand-messe d’Esri Inc à San Diego a consolidé pour la 36ème fois son statut de premier événement mondial pour les géomaticiens. La plénière a particulièrement valorisé le travail des utilisateurs d’Esri montés sur scène pour démontrer tout le potentiel du portefolio d’Esri (Aéroport d’Atlanta, Gouvernement de Victoria en Australie, Service hydrographique du Sud Ouest de la Floride, Organisation mondiale de la santé, etc.). Elle a aussi servi à annoncer les nouveautés immédiates et à venir d’Esri. Le calendrier de développement d’ArcMap a ainsi été présenté jusqu’à sa version 10.4, soit en… 2022 ! Plus proche, la prochaine version majeure 10.4 d'ArcGIS for Desktop et celle 1.2 d’ArcGIS Pro sont annoncées pour le début 2016.
Régime sec pour les tuiles
Avec l'affichage vectoriel, il est possible de modifier les fonds de cartes selon ses propres critères et besoin d'utilisation des cartes
Au fur à mesure de leur mise à jour, ces prochaines versions disposeront d’une des innovations figurant parmi les plus intéressantes de cette UC 2015 : l’arrivée dans la plate-forme d’un mécanisme d’affichage vectoriel des tuiles. Ce concept assez technique va avoir une influence sur toutes les solutions Esri en remplaçant l’actuel affichage des fonds de cartes basé sur un tuilage d’images raster par des tuiles « vectorielles », soit des objets faits de géométrie et d’attributs. L’intérêt pour les utilisateurs sera de prendre leurs propres données pour créer des applications cartographiques dont l’apparence sera bien plus variée qu’en utilisant la « petite » dizaine de lots de fonds de cartes disponibles dans ArcGIS. Par exemple, si elle ne veut pas que les espaces verts apparaissent sur une carte, l’organisation pourra les retirer ou au contraire modifier leur affichage, leur forme, leur couleur.
Cette évolution technologique répond à différents enjeux d’ergonomie et de performance, notamment pour les applications embarquées sur des Smartphones qui n’ont pas besoin d’être aussi riches que sur un poste bureautique. Il faut optimiser l’affichage des données, tout en réduisant le volume des données utilisé. Et avec le tuilage vectoriel, la « perte de poids » est spectaculaire, avec un ratio de 1 à 50. Par exemple, une topomap de 3 To en raster ne pèsera plus de 3 Go en vectoriel !
Cette évolution technologique répond à différents enjeux d’ergonomie et de performance, notamment pour les applications embarquées sur des Smartphones qui n’ont pas besoin d’être aussi riches que sur un poste bureautique. Il faut optimiser l’affichage des données, tout en réduisant le volume des données utilisé. Et avec le tuilage vectoriel, la « perte de poids » est spectaculaire, avec un ratio de 1 à 50. Par exemple, une topomap de 3 To en raster ne pèsera plus de 3 Go en vectoriel !
Prise de vitesse pour le Big Data
Analyser où est le meilleur endroit des États-Unis pour planter du maïs selon des multiples critères : GeoAnalytics réussi le test en moins de 10 minutes.
Durant cette conférence, Esri a annoncé travailler sur une extension pour ArcGIS for Server 10.4 : « GeoAnalytics ». Elle vise à traiter des très gros volumes de données dans le contexte du « Big Data » qui nécessite notamment de réaliser des calculs et analyses statistiques basés sur un traitement spatial. Cela sera très utile dans l’approche des Smart-Cities qui utilisent des capteurs en temps réel, d’analyse à la volée d’images collectées par des drones, mais aussi dans le cadre du traitement des données de réseaux sociaux. L’idée est de réduire à une dizaine de minutes l’analyse croisée d’une couche contenant 10 milliards de polygones avec 4 milliards d’une autre couche de données. Un traitement qui jusqu’alors pouvait durer des heures. Il faut noter que par ailleurs, Esri continue à étendre les capacités de stockage de GeoEvent pour supporter l’ajout simultané de très gros volumes de données.
De la 3D partout
La 3D reste un sujet majeur chez Esri, d’autant que beaucoup d’utilisateurs n’ont pas encore eu l’occasion de s’y pencher. Pourtant elle se généralise sur l’ensemble de la plate-forme. Par exemple, la version 1.2 d’ArcGIS Pro proposera une série de services 3D inédits, comme la possibilité de se passer de multipatch pour publier des couches de scènes 3D directement à partir de points, lignes, polygones et de MNT. Autre annonce, le lancement en version béta de l’API AcGIS for JavaScript 4.0 qui va donner aux développeurs la possibilité de créer leur propre viewer de scènes 3D et de le consommer indépendamment d’ArcGIS Online ou Portal for ArcGIS.
La famille des Apps s’agrandit
Connecté à Collector, Navigator for ArcGIS
Pour finir, lors de cette conférence Esri a confirmé le lancement de plusieurs applications. « Workforce for ArcGIS » (qui a été présenté en deux versions labs « dispatcher » et « mobile ») et « Navigator for ArcGIS » vont ainsi bientôt rejoindre la collection d’apps permettant de faciliter la vie de toute organisation dont le travail est aussi question de géolocalisation. Toutes présentent l’avantage d’être couplée à Collector for ArcGIS.
Dans sa version « dispatcher », « Workforce for ArcGIS » associe des fonctions de coordination et de suivi de tâches à travers une carte. Ainsi, un chef d’équipe répartit les interventions en fonction de ses opérateurs, leur affecte des tâches prioritaires ou nouvelles.
Dans sa version « dispatcher », « Workforce for ArcGIS » associe des fonctions de coordination et de suivi de tâches à travers une carte. Ainsi, un chef d’équipe répartit les interventions en fonction de ses opérateurs, leur affecte des tâches prioritaires ou nouvelles.
De son côté, grâce à la version « mobile » de l’application, l’opérateur voit, sur son Smartphone, son planning détaillé en une « to do list » et indique son état d’avancement. Et pour s’y rendre, il peut lancer « Navigator for ArcGIS ». Le fonctionnement de cette troisième application (déjà disponible) ressemble à celui d’un GPS grand public, avec itinéraire et temps de parcours, à la différence que l’on peut y ajouter des couches métiers. Par exemple, un SDIS pourrait y afficher une tournée pour vérifier les hydrants (PEI) de son secteur, mais aussi ses propres contraintes de circulation.
Enfin, l’équipe R&D d’Esri a présenté « Survey123 for ArcGIS ». Cette application (encore en labs) permet de concevoir facilement des formulaires de collecte de données, y compris sans informations spatiales, et de les déployer sur les Smartphones ou tablettes des collaborateurs d’une organisation utilisant ArcGIS : assurément un bon moyen d’enquêter sur leur intérêt face à toutes ces nouveautés !
X.F.
X.F.
Survey 123 for ArcGIS permet de concevoir des formulaires de collectes de données à destination de son organisation.