Sous l'oeil de Geo4i


Destiné au monde militaire, Geo4i facilite l'accès à l'a donnée géospatiale, tout en évitant la diffusion d'images destinée à de mauvais usages. La géointelligence au coeur de la sécurité et de la défense.



L’intelligence image et l’analyse géospatiale se placent en premières lignes chez Geo4i. Développée en 2014 par un ancien officier de renseignement image de l’armée de Terre, cette société se consacre au domaine de la défense et de la sécurité. Aujourd’hui, elle compte dix collaborateurs parmi lesquels des développeurs, des analystes d’image ou des acteurs issus du domaine géopolitique. Basée à Creil, en région parisienne, elle détient une capacité en R&D et maîtrise sa croissance sans l’appui d’investisseurs. « Notre activité repose historiquement sur une offre de service en formation en usages d’images satellites, en analyse de données vectorielles et en conseil pour le choix et l’étude des images. Des offres qui s’appuient sur des solutions métiers développées en interne », confie le fondateur de Geo4i, Lionel Kerrello. Pas moins de 150 projets ont depuis été complétés avec et pour différents acteurs comme Airbus Group, Thales, le CNES, l’IRT Saint Exupéry ou le ministère des Armées français. Des ministères d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient font aussi appel à Geo4i, dont la force repose en partie sur la diversité des données qu’elle a à sa disposi tion : 3D, hyperspectrales , infrarougethermique, optique ou radar ou Système d’identification automatique et radio fréquence. « L’idée est de multiplier les partenaires afin d’avoir les bonnes informations au moment voulu et de créer une plate-forme mutualisée pour simplifier les commandes d’images. Nous sommes très réactifs quant à cet écosystème et aux nouvelles technologies disponibles. » Ce flux important de données est traité par le biais de la plate-forme « GeoSpace » et ses modules « IMINT » et « GEOINT » déployable sur site ou en SaaS. Il s’agit d’un outil collaboratif pour l’intégration, l’exploitation, la visualisation, l’analyse et le partage de données
géolocalisées. Ce dernier propose un traitement automatisé sur les images et les vecteurs, capable de détecter les feux actifs, les bateaux, les déversements de pétrole ou la déforestation. Pour ça, le module appelé « MAGIC » vient corréler automatiquement les différentes informations. « Lorsque nos analystes sont noyés sous les données, le logiciel fournit les corrélations pertinentes, c’est un véritable gain de temps, explique Lionel Kerrello. Dans le cas de la surveillance maritime, imaginons que l’on observe une zone militaire en exploitant les données AIS, c’est-à-dire le suivi des navires, nous allons faire tourner différents types d’algorithmes en parallèle. Les coupures de données AIS au-delà de trois heures vont être détectées, puisqu’elles représentent des anomalies. Les navires et les nappes de pétrole vont être observés sur l’imagerie radar. Cette analyse permet d’incriminer les bateaux responsables de pollution illégale et vient en support aux autorités compétentes. Le bilan est enfin confirmé par l’analyste ».

De sécurité militaire à civile

Pour des besoins plus détaillés (essentiellement militaires) , l’outil « Help4i » vient en aide à l’identification de matériels. « Dans de nombreux cas en sécurité ou en défense, il est nécessaire de connaître les types d’avions, de véhicules terrestres, de bateaux ou autres, présents sur une zone. Nous y par venons avec la prise de mesures et l’observation des critères spécifiques, comme la forme des ailes ou la présence d’une plate-forme hélicoptère sur un bateau. Nos clients sont formés à reconnaître ces critères. » La basede données référence près de 6.800 matériels militaires et civils, elle est maintenue par les analystes IMINT. « Cet outil a ouvert la voie de la collaboration avec Esri avec la signature du partenariat en août 2023 et l’intégration d’un plugin ArcGIS Pro. Il sert pour la prise de mesures avant qu’elles soient reportées sur le logiciel et que les éléments soient vectorisés de façon automatique. » Pour le moment l’identification se fait manuellement, mais la solution est un jeu d’entrainement pour l’IA. « Nous disposons, effectivement, d’une chaîne d’Intelligence artificielle qui permet à nos équipes et à nos clients de générer des détecteurs de matériels. De cette manière, ils gagnent en autonomie en créant leur propre modèle d‘apprentissages. » Certains pays étrangers choisissent de déployer Geo4i et Help4i pour l ’affiche des images rapide et l ’exploitation de multisources. Nos outils sont disponibles sous forme d’abonnement annuel et comprennent deux mises à jour par an ou bien en licence illimitée avec cinq ans de maintenance. « Au-delà du volet militaire, nous développons des compétences dans le civil, notamment en travaillant sur des cartes de subsidence. L’imagerie radar nous permet d’étudier les mouvements du sol. » Ces capacités ont pu être testées sur un cas autour du barrage de Mossoul en Irak et l ’observation de l’affaissement des sols. Les équipes s’intéressent et fournissent des efforts sur la surveillance des ouvrages d’art au service des actions de prévention. Ces opérations aideront à déterminer où mettre des capteurs sur le terrain pour avoir des mesures plus fines et envisager des travaux. Une application civile, probablement moins rémunératrice, mais offrant une façon différente de gagner en visibilité.

Kim Janiec

Article mis en ligne par la rédaction SIGMAG & SIGTV.FR