Séverine Ballereau : Aller au bout des choses

C’est dans la commune de Chamalières, ancien fief de Valéry Giscard d’Estaing, que Séverine Ballereau est née. Ses souvenirs de jeunesse dans le Puy-de-Dôme sont éclectiques : s’essayer au skateboard, construire des cabanes, pratiquer l’up-cycling (donner une seconde vie à un objet en le transformant) ou réparer les petits trains de son frère « plutôt tenter de le faire », souligne t’elle avec malice. Hormis cela, sa scolarité se passe sans encombre ni idée pour la suite d’ailleurs. Après son bac, Séverine Ballereau jette son dévolu sur le DEUG Aménagement du Centre d’Études supérieures d’Aménagement de Tours. Les enquêtes de sociologie et les cours de cartographie, avec rotring et calculs de proportionnalité, l’enthousiasment. Pour étoffer son CV, elle se dirige vers la Licence Aménagement et Urbanisme à Paris X Nanterre. En parallèle, elle s’inscrit en auditeur libre au Diplôme interdisciplinaire de l’Institut d’Amérique latine, rattaché à l’Université Paris III Sorbonne. « J’ai toujours été captivé par l’histoire, la civilisation, l’architecture et l’urbanisme du Brésil. Fascinée par Rio de Janeiro »...  

Durant cette formation, elle se frotte aux rudiments de la géomatique, découvrant les fonctionnalités d’ArcInfo et développant en langage AML. Les cours de télédétection sont assurés par un professeur d’origine brésilienne, qui travaille à l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France (l’actuel Institut Paris-Région). Séverine Ballereau n’a alors plus qu’une idée en tête : le convaincre de l’employer pour un stage au Brésil. À force de ténacité, elle décroche une mission de 3 mois de coopération décentralisée pour la Codeplan à Brasilia, afin de concevoir un modèle conceptuel de données d’assainissement et un dictionnaire de données avec l’ouvrage « Les données dans les systèmes d’information géographique » de Paul Rouet. « J’ai adoré pouvoir observer un territoire, rentrer les données collectées, modifier les paramètres, établir des synthèses et identifier les actions à entrevoir ». Avant de retrouver la grisaille parisienne, la jeune femme décide d’arpenter seule les villes du Brésil, Manaus, Fortaleza et Sao Paulo. Elle collectionne les souvenirs, les baignades dans les Marmites de géants, le goût savoureux des roulés à la Cannelle et s’avoue impressionnée par Brasilia, une ville modelée dans les années 60 par un Président qui promettait « 50 ans de progrès en 5 ans ». Cette expérience la marque si profondément qu’elle axe son mémoire sur la coopération décentralisée : « Eau et Assainissement pour le District fédéral de Brasilia, l’apport d’un SIG ».