Dans ce contexte, le programme LiDAR HD lancé il y près de deux ans par l’IGN constitue une fantastique opportunité pour intégrer une nouvelle dimension dans son SIG. Mieux : si le projet représente un investissement de 60 millions d’euros sur cinq ans pour notre Institut, il est accessible à tous, gratuitement ! « Cette vision Open Data permet à tout à chacun de s’en emparer pour extraire des données qui l’intéresse, affirme Gaëtan Lavenu, Responsable de la communication technique d’Esri France et animateur du blog arcOrama. Et d’une donnée d’aspect basique et brute, on arrive à obtenir nombre d’informations intéressantes sur l’occupation effective des sols. L’acquisition d’un tel modèle numérique de terrain très précis permet par exemple de réaliser des simulations d’écoulement pour répondre à des problématiques d’inondation ou de glissement de terrain. Il est aussi possible de valider la future implantation d’un bâtiment en examinant la canopée des arbres environnants ou la proximité des lignes électriques par rapport au modèle 3D du projet de construction. C’est d’ailleurs un très bon outil de validation d’une maquette 3D, permettant aussi d’ajouter les bâtiments qui n’y figureraient pas. Durant la plénière du géo-événement SIG 2022, nous avons aussi pu démontrer la capacité
d’estimation du potentiel solaire d’une installation photovoltaïque ».
Les usages sont d’autant plus nombreux que le programme LiDAR HD porte sur une collecte systématique sur l’ensemble du territoire, y compris sur des zones moins aménagées et généralement pas ou peu couvertes. Du jamais vu aussi à un tel niveau de précision, puisque le cahier des charges exige que les dalles disponibles, selon un découpage en tuile de 2 km x 2 km, intègrent au moins 10 points par m2. « Il faut se rendre compte de la densité que cela représente ! Cette moyenne d’une vingtaine de centimètres entre chaque point permet d’obtenir un MNT à 50 cm à l’échelle du territoire national, quant l’actuel le RGE alti n’est proposé à 1 mètre », applaudit Gaëtan Lavenu.
Intégration quasi instantanée
Depuis plusieurs mois, sur arcOrama ou Osmose, la communauté d’utilisateurs de l’IGN, l’expert d’Esri France réalise fréquemment des présentations autour de l’intégration des tuiles LiDAR HD dans ArcGIS Pro. « Ce qui est intéressant, c’est que l’IGN met à disposition des modèles quasi bruts avec une première classification rapide des points pour savoir ce qui correspond à de la voirie, de la végétation, etc. Ces fichiers sont en LAZ, la version compressée du format LAS qui sera utilisé plus facilement dans ArcGIS, détaille Gaëtan Lavenu. ArcGIS dispose ensuite de fonctions pour travailler rapidement et classer des objets plus complexes à repérer, comme des pylônes ou feux de signalisation. Grâce à l’intelligence artificielle, l’apprentissage et la classification sont rapides ». S’il n’y a pas de limite théorique pour afficher un grand nombre de points dans ArcGIS, l’utilisateur va ensuite travailler avec différents niveaux d’échelles. Libre à lui d’utiliser une version sous échantillonnée ou d’extraire des zones tampons, par exemple pour une bande le long d’une autoroute ou bien le découpage autour un territoire communal. Dans ce cas, il devra peut-être redécouper un fichier LAS ou agréger plusieurs fichiers en un seul. Là encore, c’est possible dans ArcGIS qui offre aussi des outils de filtrage et de traitement qui réduisent les masques typiques d’un secteur de forêt dense, en fonctionnant à 5-6 points au lieu de 10-20 points.
Quant à la colorisation du jeu de données qui rend le nuage de points bien plus réaliste, elle n’est pas réalisée dans les livrables de l’IGN. En revanche, elle s’effectue très aisément dans ArcGIS, à l’aide de l’outil de géotraitement «coloriser un jeu de données LiDAR », idéalement en s’appuyant sur une orthophoto de la zone. Là encore, cette ressource est disponible en open data auprès de l’IGN. D’ailleurs, l’Institut fait bien les choses en appliquant le même découpage pour ses orthophotos et ses fichiers LiDAR HD...