Marie Bocquillon, la géo en héritage

C’est en Seine-Saint-Denis que Marie Bocquillon grandit. Le temps des vacances, cette pure citadine découvre la France et l’Europe, voyageant avec ses parents en voiture-camping. Passionnée de guitare, elle intègre une section musique dès son entrée au collège, jusqu’au lycée. « J’ai de très bons souvenirs des heures passées à jouer avec l’orchestre, qui regroupait toutes les classes, créant entre nous un bel esprit de camaraderie », se remémore-t-elle. Son bac ES en poche, c’est sa mère, titulaire d’une maîtrise en Géographie, qui la convainc de suivre cette voie. En 2012, elle intègre l’Université Paris-Sorbonne pour suivre une licence de Géographie et Aménagement. C’est là qu’elle découvre la cartographie avec un professeur qui lui fait créer des cartes sur du papier calque avec un Rotring et des crayons de couleur. « Malgré la méthode un poil surannée, j’ai immédiatement accroché avec cette science concrète qui donne du sens à chacune de nos actions ».

Elle décide de se spécialiser et rejoint l’Université d’Orléans qui dispense une licence professionnelle en Cartographie, Topographie et SIG. Les cours la passionnent et renforcent son intérêt. Elle poursuit ses études à l’Université Paris Diderot (Paris 7) pour un Master 1 géographie et Sciences des Territoires, Analyse et Représentation spatiale et réalise son stage au sein de l’UMS RIATE. Durant 6 mois, sa mission consiste à mettre à jour de l’Atlas interactif des Régions Européennes. « J’ai eu la chance de mener ce projet depuis la collecte des données, la mise à jour des fonds  de carte, la programmation avec R, jusqu’à la création de cartes avec anamorphoses, lissages, carroyages ! » L’année suivante, elle est admise sur concours au Master 2 Car thagéo, Sciences de l’Information Géographique et Cartographie de l’Université Paris 7, Paris 1 et l’ENSG. « Les cours et les projets m’ont captivé. Je me souviens que nous avions réalisé un Atlas sur l’Allemagne et avions partagé le résultat avec des professionnels pendant notre voyage d’études à Berlin ». Elle ponctue son cursus d’un stage de 6 mois en tant que chargée d’études géomarketing auprès du groupe Randstad. Elle effectue la migration du nouvel outil géomarketing avec le logiciel Analyzer, anime des ateliers métiers, réalise des cartographies, des tableaux et des documents méthodologiques… Fraichement diplômée, son passage sur le marché de l’emploi est très bref, puisqu’elle est recrutée dès son premier entretien !

Elle se retrouve développeuse SIG Webmapping au sein de l’agence Économie Aménagement Urbanisme installée au coeur de la capi tale. Parmi ses missions, elle développe une appli web carto pour les chargés d’études. « L’accueil a été très positif, car l’application simplifie grandement leur travail. Avec elle, ils peuvent instantanément obtenir tous les graphiques dont ils ont besoin pour faire des diagnostics des territoires, sans passer du temps à collecter la donnée ». Après deux ans, elle souhaite trouver un nouveau poste davantage tourné vers le collectif. C’est Esri France qui la recrute en tant qu’ingénieure formatrice. Son poste lui plaît d’autant plus qu’il l’amène à voyager partout en France. « Bien que fatigant, c’était passionnant, car j’ai adoré transmettre. La période du Covid nous a aussi permis de développer des solutions virtuelles et des tutoriels dédiés ; instaurant une nouvelle manière de former », se souvient Marie Bocquillon. En 2022, la jeune femme est en quête de nouveau challenge, souhaitant aussi quitter la région parisienne.

Une offre de la Communauté de communes de Coëvrons qui recherche un ingénieur SIG retient son attention. « Une fois recrutée, j’ai su que le poste était à pourvoir depuis 18 mois ! » L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de mettre intégralement en place un SIG. « Ils disposaient seulement d’un outil pour visualiser le cadastre ! Il m’a donc fallu développer toute la culture du SIG en interne ». Aujourd’hui, c’est chose faite avec des agents qui ont largement pris l’habitude de la solliciter. Par exemple, elle collabore actuellement avec le service Urbanisme sur l’évaluation du SCOT et avec le service foncier sur la politique d’aménagement. L’an passé, elle a lancé le portail web interne de la Communauté. « En parallèle, j’ai mis en place des ateliers SIG pour que les agents découvrent ses usages et se familiarisent avec les applications Métiers que j’ai développées ». Marie Bocquillon a aussi rejoint le réseau Géomayenne qui essaie d’uniformiser les données cyclables en Open Data à l’échelle du département. Côté privé, la jeune trentenaire s’est installée, à 10 minutes de son travail en vélo, à Evron. Son compagnon, également parisien et évoluant lui aussi dans la géomatique, l’a rejoint peu de temps après. Logiquement, le couple a décoré de cartes en tous genres l’intérieur de sa maisonnette avec jardin. Grâce à sa passion pour la géomatique, Marie Bocquillon a décroché le 2e prix du concours StoryMaps de SIG 2024 avec une création consacrée à la basilique d’Evron. Un signe qu’elle s’est parfaitement acclimatée à sa région d’adoption.

Fanny Perrin d'Arloz

28 juillet 1994  Naissance à Bondy (93)

2012  Baccalauréat série ES au Lycée Schweitzer au Raincy (93)

2014  Licence Géographie et Aménagement à l’Univ. Paris-Sorbonne (75)

2015  Licence Professionnelle Cartographie, Topographie et SIG à l’Université d’Orléans (45)

2016  Master 1Géographie et Sciences des Territoires, Analyse et Représentation spatiale à l’Université Paris Cité (75)

2017  Master 2 Carthagéo, Sciences de l’Information Géographique et Cartographie à l’Université Paris Cité

2017  Développeuse SIG/Webmapping au sein d’Économie Aménagement Urbanisme (75)

2019  Ingénieure formatrice chez Esri France (92)

2022  Ingénieure SIG à la Communauté de communes des Coëvrons (53)