Système de scanner laser dynamique et de photogrammétrie pour la cartographie, le Leica Pegasus:Two est une solution 3D de cartographie mobile particulièrement flexible. Annoncé en juin dernier lors de la conférence Hexagon, il succède au Leica Pegasus:One. Cette solution regroupe dans un seul et même appareil le nec plus ultra des technologies que Leica Geosystems destine aux géomaticiens. Jugez plutôt.
Dans un boitier simplifié, compact et, dans la mesure du possible, au design aérodynamique, le Pegasus:Two intègre un capteur LiDAR à grande vitesse et six caméras horizontales. S’ajoutent deux caméras additionnelles orientables, l’une à l’arrière du véhicule par exemple pour une analyse de la chaussée, l’autre vers le ciel pour une captation à 360°, utile dans la constitution de modèle immersif ou bien l’intégration de tunnels dans des profils. Cette personnalisation est aussi proposée pour la numérisation. L’utilisateur peut ainsi sélectionner un scanner laser 3D dans la gamme Leica, par exemple la ScanStation P15 ou P20. Par ailleurs, Leica Geosystems propose un port de déclenchement externe qui pourra être utilisé avec divers capteurs supplémentaires (caméra thermique, géoradar, sonar, détecteur de pollution...). Ainsi, comme la plate-forme propose l’horodatage, la fonction de déclenchement synchronisera l'horodatage et coordonnera les données d'un simple clic. Bref, le Pegasus:Two permet de collecter un maximum de données, en une seule fois et donc d’éviter les allers-retours sur site en cas d’oubli.
Et ce n’est pas tout ! « Il est possible d’installer la plate-forme sur une voiture, sur un train ou un bateau ! Ceci sans avoir à prévoir d’installation particulière. Comme le Leica Pegasus:Two est parfaitement autonome avec une batterie rechargeable offrant une autonomie de dix heures, cette solution permet donc de travailler pendant une bonne journée de travail sur des applications variées : de la topographie classique, de l'analyse de déformation des chaussées, de la batimétrie ou bien encore du géoréférencement des réseaux ferrés. Enfin, il est aussi possible de l’installer en fixe pour une numérisation plus classique par relevé scanner laser 3D à l’intérieur d’un bâtiment », explique Marie-Caroline Rondeau, responsable marketing chez Leica Geosystems.
50% images, 50% points
Quant au résultat, il est particulièrement confortable. « Pour moitié, vous obtenez une visualisation des images captées des caméras et, pour l’autre moitié, vous fiabilisez vos données par un nuage de points de très grande précision », confie Benjamin Outrey, responsable produit chez Leica Geosystems. Cette précision dépend aussi de la vitesse du moyen de transport : plus la voiture ou le train ira vite, plus les données seront espacées. « À 36km/h, une colonne de points est d’environ 5 cm. En allant deux fois plus vite, il y aura deux fois plus d’espacement. Tout dépend des objectifs à atteindre, mais des relevés autoroutiers à 90 ou 100 km/h suffisent pour disposer des tracés de lignes blanches ou réaliser l’acquisition des panneaux de circulation ».
Si l’opérateur dispose d’une vision de contrôle en temps réel du positionnement des caméras ou de l’acquisition des données, celles-ci s’enregistrent directement sur la machine. Elles nécessitent un traitement une fois la collecte terminée. « Il faut compter en moyenne une heure de post-traitement par heure de récolte, précise Benjamin Outrey. En tant que développeur agréé par Esri, nous avons développé ArcGDS, un applicatif qui offre des fonctions d'extraction semi-automatique d’objets, ce qui permet d'extraire facilement les métadonnées SIG en deux clics ou de calculer les distances à la volée, directement dans ArcGIS for Desktop. Les outils proposés vont permettre d’extraire des profils, d’exporter des orthoimages de nuages de points, de réaliser des plans topographiques ou même de calculer des déformations ». De même, une collectivité pourra visualiser sa base de données images/nuages à l’aide du Pegasus viewer, qui s’apparente à un ArcGIS viewer.
Quant au prix de cette Royce Rolls de la numérisation, Leica Geosystems se refuse de l’évoquer. Il est suffisamment élevé pour n’être accessible qu’à une poignée d’importants gestionnaires de réseaux, cabinets de géomètres ou bureaux d’études. Mais vue son incroyable capacité et sa polyvalence, vous risquez très probablement de croiser très vite un Pegasus:Two sur votre route !
X.F.
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