Jennifer Gangloff, le SIG découvert par un heureux hasard

De son enfance castelroussine, Jennifer Gangloff n’en garde que de doux souvenirs ; un temps, à construire des cabanes et des parcours d’obstacles dans le jardin familial. Élève brillante et discrète, elle s’imagine institutrice. Au lycée, elle suit la filière scientifique. Une fois bachelière, elle entame un DEUG de géographie à l’Université de Châteauroux, puis une licence de géographie à l’Université de Limoges afin de remplir les conditions de participation au concours externe de professeur des écoles. Au détour d’un module, elle découvre les SIG. « Au-delà de la cartographie, j’ai été bluffée par les possibilités qu’offre cette discipline. J’ai immédiatement été séduite », se souvient Jennifer Gangloff. Sa licence en poche, elle reste toutefois concentrée sur son objectif initial et passe le concours de l’IUFM. Elle le réussit avec brio et intègre la formation qu’elle convoitait. Les cours lui plaisent et finissent par conforter son orientation professionnelle. Du moins, jusqu’à ce qu’elle réalise son stage d’immersion. Les jours passant, elle comprend que ce n’est finalement pas sa vocation. « Contrairement à mes camarades de promotion, je ne quittais pas la classe avec des étoiles plein les yeux », raconte Jennifer Gangloff. Elle préfère quitter l’IUFM et suivre une autre voie. Encore marquée par sa rencontre avec les SIG, elle tente le Master 1 Géographie spécialité SIG à l’Université d’Orléans.
En cette rentrée 2010, elle entame donc une nouvelle vie. Elle découvre avec un plaisir non dissimulé les outils et les logiciels de géotraitement, comme ArcMap ou MapInfo. Forcément, elle sélectionne l’option Systèmes d’informations géographiques et Gestion des territoires en Master 2. Son stage de fin d’études, elle l’effectue à la Ville de Bourges. Elle participe au redécoupage électoral de la commune visant à pallier les incohérences géographiques et à rééquilibrer les bureaux de vote en termes d’effectifs. Pour cela, elle s’appuie sur les SIG et opère des simulations via le logiciel Adagio. « L’une de mes propositions a été validée par les élus, puis mise enplace. J’étais fière d’avoir apporté ma pierre à l’édifice et de constater les mois qui ont suivi les changements opérés sur le terrain ». Tout juste diplômée, la Ville de Bourges lui propose un contrat de Technicienne SIG. Elle l’accepte volontiers.

Cette fois, sa mission consiste à mettre à jour et surtout à enrichir la base de données « Eaux pluviales » qui est insuffisamment qualifiée et contribuer à la mise en place de Workflows pour améliorer les échanges entre les services des Rivières et Géomatique. Le reste du temps, elle élabore divers produits cartographiques pour plusieurs services municipaux. Elle se plaît à écouter leurs besoins et à les documenter. Après six mois, sa mission n’est pas renouvelée. En couple et n’étant pas mobile, elle peine à décrocher un nouvel emploi durable dans sa région. Elle finit par accepter un contrat de six mois au sein du Syndicat intercommunal pour l’aménagement des bassins de l’Auron, l’Airain et ses affluents en tant que technicienne territoire SIG. Elle y recense les rivières environnantes, réalise un atlas géographique, conçoit une base de données utile au suivi des travaux d’aménagement et d’entretien. Temporaire, cet emploi l’amène à élargir son champ de compétences dans un tout autre domaine. « Étant la seule géomaticienne, j’ai dû trouver des solutions et me prouver que j’en étais capable ». En 2014, la Ville de Bourges l’embauche à nouveau, quelques mois avant que la commune n’opère un rapprochement avec l’agglomération. Au quotidien, elle produit de la donnée et des cartes. Elle a d’ailleurs contribué à la création de la base de données du mobilier urbain. « Celle-ci répertorie aujourd’hui près de 5.000 objets, facilitant grandement le travail quotidien des équipes », se réjouit Jennifer Gangloff. En CDI depuis 2019 au sein de Bourges Plus, elle mène de nombreux travaux ayant trait à la mobilité. « En 18 mois, nous avons développé 15 applications mobiles pour répondre aux attentes des agents ». Depuis peu, elle opère aussi la migration des logiciels des « Eaux pluviales » sur le SIG et conduit des réflexions autour du plan communal de sauvegarde de manière à concevoir des supports aidant à la prise de décision. En parallèle, c’est elle qui anime les modules cartographiques dispensés aux étudiants de l’IUT de Bourges depuis 2022. Durant son temps libre, elle continue de monter très régulièrement sa jument ; l’équitation étant une activité qu’elle affectionne depuis ses dix ans. Passionnée par les animaux, elle a aussi deux ânes et quelques poules. Ces dernières qui lui ont inspiré la Cartocrea qu’elle a présentée lors de la conférence Esri 2022 et qui lui valut de remporter la première place. « Intitulée Poulette, elle représentait l’une de mes poules, portant une boussole et un badge Esri et consultant le plan de vol qui la conduirait jusqu’à la conférence ». Cette année, Jennifer a une nouvelle fois prévu de se porter candidate et espère bien conserver son titre !

Fanny Perrin d'Arloz

Jennifer Gangloff en quelques dates

1987 Naissance à Châteauroux (36)

2005 Baccalauréat S au Lycée Jean Giraudoux de Châteauroux

2007 DEUG de géographie à l’Université de Châteauroux

2008 Licence géographie à l’Université de Limoges (87).

2011 Master 2 option Systèmes d’informations géographiques et Gestion des territoires à l’Université d’Orléans.

2012 Technicienne territoriale SIG au service géomatique de la Ville de Bourges

2013 Technicienne territoire SIG au sein du Syndicat intercommunal pour l’aménagement des bassins de l’Auron, l’Airain et ses affluents (SIAB3A)

2014 Géomaticienne dans le service géomatique de la Ville de Bourges

Depuis 11/2014 Chef de projet à la direction des Usages Numériques et des Systèmes d’information au sein de Bourges Plus

2022 Enseignante vacataire à l’IUT de Bourges