En Afrique, les outils SIG comptent

Le recensement statistique est le moyen le plus adapté pour obtenir une photographie complète de la population d’un pays et de ses caractéristiques à un instant T. La Namibie, la Réunion, Sainte-Hélène, le Lesotho et la Tunisie sont les premiers pays sur le continent africain à avoir mené leur recensement statistique dès 1946. Égypte, Algérie, Maroc, Cap Vert, Kenya et Afrique du Sud sont les quelques autres qui leur ont emboîté le pas au début des années 50. Pour sa mise en œuvre, les instances internationales ont fixé des normes relativement strictes et recommandent un recensement tous les dix ans, notamment pour documenter la planification, l’élaboration et le suivi des politiques de développement et aider à la décision. Dans la pratique, les territoires s’y rapprochent autant que faire se peut. Ils peuvent être freinés par le climat ambiant, des contraintes logistiques, des difficultés techniques ou de financement. Opération longue et complexe, « le recensement coûte entre 1 et 3,5 dollars par habitant. Peu de pays d’Afrique peuvent le financer intégralement, sollicitant l’appui financier de plusieurs partenaires. Le budget étatique doit à minima couvrir 50% des frais engagés au risque de compromettre et retarder son accomplissement », considère Samuel Nouetagni, conseiller technique pour le recensement au Bénin pour The United Nations Population Fund (UNFPA), le Fonds des Nations unies pour la population. C’est pour pallier à ces contraintes que la Commission des Nations unies pour l’Afrique (CEA) avait mis en place le Programme africain de recensement, incluant une assistance technique et financière. Il s’est soldé par la réalisation d’un nombre plus conséquent et en augmentation croissante de dénombrements dans les pays d’Afrique à partir des années 1970, encore davantage entre 1980 et 1990. La République du Congo en 1974, le Cameroun et le Sénégal en 1976, le Rwanda en 1978, le Bénin en 1979…